De l'extérieur, s'entraîner dans un gym peut sembler superficiel. Mais le parcours de Sylvie Théodore montre que l'expérience de s'entraîner peut changer cette perception. Voici comment.
Par
Étienne Booth
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« Je croyais que l’entraînement c’était pour les "douchebags ", les gros bras, le monde superficiel. »
« Les gens qui s’entraînent, je les jugeais énormément. »
Quand Sylvie Théodore a passé la porte du gym pour la première fois, c’est un besoin physique qui l’a poussé à le faire.
Mais quand je regarde l’ensemble de son parcours, ce qui se distingue pour moi, c’est l’évolution de ses croyances sur l’entraînement.
« Vers la fin de 2020, je me suis blessée au dos. Mon bas de dos était complètement coincé, spasmé. J’avais des décharges électriques jusque dans la jambe. »
« J’ai été alitée pendant 3 mois. »
Sylvie n’est pas étrangère aux neuropathies. Elle est neurologue, et chef de service régional de neurologie. Pour améliorer sa condition, elle a essayé tout ce qui était à sa disposition. Imagerie. Infiltrations de cortisone. Thérapie manuelle. Rien n’a réglé le problème.
« Ma chiropraticienne a tout fait ce qu’elle pouvait pour moi. J’ai vu de l’amélioration, mais un an après ma blessure, je n’étais toujours pas fonctionnelle au travail et dans mon quotidien. Je devais encore adapter ma vie à ma blessure. Son avis était que je devais être plus forte pour stabiliser mon dos. »
« C’est elle qui m’a recommandé de m’entraîner chez Engrenage. »
Sylvie ne se cache aucunement d’être arrivée avec des préjugés défavorables face à l’entraînement.
« Je me suis vraiment présenté de reculons à la première rencontre. »
Malgré tout, Sylvie s’est engagée dans le processus. Avec son entraîneur, Tommy Dufour, elle a fait 20 heures de coaching privé pour apprendre comment bouger de manière sécuritaire et efficace. Une grande partie de leurs efforts ont été centrés sur sa capacité à utiliser les muscles de son tronc pour stabiliser son dos.
« J’ai réalisé que mon gainage était merdique. »
« Après avoir eu mes 2 enfants, j’avais encore une diastase sévère. J’étais faible, et j’avais vraiment un mauvais contrôle de mes abdominaux. »
Ensemble, ils ont commencé par travailler sa capacité à recruter ses muscles abdominaux, avant de développer son endurance et sa force de gainage.
Puis, ils ont progressé vers l’application de cette stabilité dans des mouvements fonctionnels. Fléchir la hanche sans plier le dos. Squatter (qui est essentiellement la même chose que de s’asseoir et se relever). Prendre une charge légère à partir du sol. Toujours en restant structurée.
Éventuellement, Sylvie a été capable de transférer les acquis réalisés dans le gym à sa vie quotidienne.
« Ma première grande réussite a été d’être capable d’apporter mon panier à linge au 2e étage de ma maison. Je me suis gainée, j’ai pris le panier, et je suis montée. Avant, c’était absolument impossible. »
Aujourd’hui, Sylvie parle de cet événement comme le moment charnière dans sa réadaptation.
« Je me suis sentie forte, capable. J’ai sentie que j’avais enfin du contrôle sur ma condition. J’ai adoré ça. »
Dans cette expérience, quelque chose a cliqué dans l’esprit de Sylvie. Elle voulait plus de cette sensation. Elle a commencé à s’entraîner plus fréquemment, avec plus d’intention. Elle a décidé de faire ce qui était nécessaire pour que l’entraînement fasse partie de sa vie. Et les victoires ont commencé à s’accumuler.
Transporter l’épicerie pour une famille de quatre? Pas besoin d’aide. Embarquer deux poches de nourriture pour chien sur son épaule? Pas de problème (à la grande surprise du vendeur). Son mari lui demande de l’aide pour déplacer une laveuse-sécheuse? « Ok. Prends ton bord. Let’s go! »
Deux ans après avoir commencé, son opinion de l’entraînement a complètement changé.
« Je dirais que les preuves m’ont obligée à faire évoluer mes croyances. »
« Aujourd’hui, pour moi l’entraînement c’est d’être capable de vivre. C’est de ne plus avoir peur d’utiliser mon corps. Je dirais même que l’entraînement me permet de découvrir ce que je suis capable de faire. »
Quand j’ai demandé à Sylvie de me dire en une phrase quel effet l’entraînement a eu sur son quotidien, elle m’a répondu :
« Ma vie est plus facile. »
Ce n’est pas seulement sa croyance sur l’utilité de l’entraînement qui a changé.
Son parcours a aussi conduit à une évolution d’opinion par rapport à qui devrait s’entraîner. De par son propre point de départ, Sylvie est arrivée au constat que l’entraînement est accessible et bénéfique pour tous.
« Si j’ai été capable de m’entraîner dans mon état complètement dysfonctionnel, tout le monde peut le faire. »
Elle mentionne aussi qu'avoir intégré l’entraînement dans sa vie a même eu un effet sur son rôle comme professionnelle de la santé.
« J’ai toujours recommandé l’activité physique à mes patients. Je connaissais les études. Mais maintenant, je le fais avec beaucoup plus de conviction. Et surtout, je suis d'avantage en mesure de leur recommander une progression adaptée à leur condition. »
Il n’y a effectivement pas d’âge, pas de capacité physique de départ pour s’entraîner. Parce que l’acte de s’entraîner, c’est de chercher à progresser à partir de notre état présent.
Juste avant de fermer notre échange sur ce qu’elle a appris de son parcours d’entraînement, Sylvie me mentionne que l’entraînement a eu un impact dans un autre rôle important pour elle.
« Je pense que m’entraîner m’aide à être une meilleure mère. »
Elle m’explique que s’entraîner lui a définitivement permis de mieux répondre aux exigences quotidiennes d’avoir une famille. Mais elle m’indique rapidement que l’impact de l’entraînement dépasse la fonction.
« En m’entraînant, je me donne le droit de prendre du temps pour moi. Je me donne le droit d’être forte. C’est un message que je crois qui est important de transmettre, en particulier à ma fille. »
Aujourd’hui, lorsqu’elle est de garde et ne peut se rendre au gym, il n’est pas rare que sa jeune adolescente s’entraîne avec elle à la maison.
« Je suis fière d’être un modèle pour mes enfants. »
1. L’entraînement sert à préparer. Aux exigences de la vie, du travail, et du sport. Pour que tu sois capable de faire plus de ce que tu aimes et dois faire.
2. L’entraînement est bénéfique pour tous. S’entraîner, c’est de progresser à partir d’où tu es. Tout le monde peut et devrait s'entraîner.
3. Le besoin pousse à l’action. Un fort besoin est moteur de changement. Même un événement en apparence négative peut ultimement être bénéfique.
« Ça peut paraitre étrange, mais je suis reconnaissante de m’être blessée. »
« J’ai cru jusqu’à 43 ans que l’entraînement était superficiel. »
« Aujourd’hui, je crois que l’entraînement est essentiel. »
« Et j’ai hâte de découvrir ce que je suis capable de faire. »
On t’aide à intégrer l’entraînement fonctionnel dans ta vie. Pour que tu sois fort, capable, et confiant – pour la vie